La journée avait été longue et pesante à dire vrai, de ce fait ce soir, je décide de me changer les esprits. En sortant du travail, la première chose que je fis en rentrant chez moi est de monter sur le tapis de course, j’avais tout de même pris soin de mettre une tenue plus appropriée. J’attache mon iPhone à mon bras, mes écouteurs aux oreilles, je commence donc à courir tranquillement, regardant l’horizon. Au fur et à mesure du temps, j’augmente la vitesse, jusqu’à atteindre une certaine rapidité. Ma course dura dix kilomètres, ce qui me permit de vider le surplus de testostérone en moi, je n’apprécie guère ce trop, je ne réfléchis plus aussi bien à dire vrai.
Ces donc après avoir terminé, que je pars dans ma salle de bains, je retire mon short, pour le laisser tomber, avant de retirer mon débardeur, de manière virile, puis je le jette sur le carrelage en marbre, de couleur sable. J’entre dans la douche italienne, avant d’allumer l’eau, les jets sortirent de tous les côtés, se frappant violemment contre mon corps, les gouttes ruissellent délicatement entre ma musculature saillante ; de manière sensuelle. Me frottant, je fis mousser le savon avec vigueur, puis je me rince d’une manière assez sexy. Une fois ma douche prise, je prends une serviette, pour ensuite m’essuyer énergiquement. Je me coiffe rapidement, puis je me dirige dans ma penderie, une fois à l’intérieur, je commence à chercher ce que je peux bien m’être ce soir, ce qui est certain, je ne mettrais pas de costume…
J’opte alors pour un jean skinny brut, un tee-shirt kaki, des Stan-Smith noir et un perfecto Sandro en cuir, de la même couleur que mes tennis. Quittant mon manoir, je me dirige en direction de mon garage, je regarde brièvement qu’elle voiture prendre ce soir, même si mon choix fut déjà fait, ça sera la Jaguar. Je prends place à l’intérieur de mon véhicule avant de quitter mon domicile, pour me diriger en direction du quartier nord. Ce soir, je suis un citoyen modèle, roulant à une limite raisonnable ne causant aucun accident, que ce soit infraction majeure ou minime, je me tiens bien. Enfin, tout est relatif… La petite mamie ne serait certainement pas de cet avis ! Je n’y peux rien, elle était trop lente sur le passage piéton… De toute manière, elle était en fin de vie et les petites mamies, ça ne manque jamais à personne !
En arrivant dans le quartier désiré, je tourne mon volant prenant ainsi la route pour aller en direction du Wasted Land. Pour changer, j’ai envie d’une ambiance différente d’un endroit sans conflit, juste boire un verre, un deuxième et pourquoi pas un troisième ? Puis qui sait comment cette soirée peut tourner… Pourquoi ce bar ? Réputé pour sa neutralité, démons, sorciers, humains et d’autres, se côtoient pour partager un moment, sans le moindre conflit. J’en ai souvent entendu parler et pour moi ce soir, c’est une toute première. J’aurais pu proposer à un de mes contacts de m’accompagner, mais pour faire des rencontres diverses et varier, seul ai plus simple non ? Le véhicule stationné, je descends de ma voiture, afin d’entrer dans le bar. À l’intérieur, je m’installe rapidement au bar, je commande un verre du meilleur whisky qu’il possède. Pendant ce temps, de mes yeux bleus, je balaye la zone…
Les jours passent et plus de nouvelles. Mon problème, c'est que je ne suis pas sûre d'y arriver seule. On est jamais assez fort contre ce genre de maladies, et son absence me rend faible. J'imagine tous les scénarios sans rien en savoir, je le vois mort, disparu, fugitif. Je passerais les détails, mes autres rêveries et cauchemars pour la conclusion suivante : mes journées sont loin d'être assez chargées pour m'empêcher le doute et.. la tentation. Je suis bien faible en étant seule. Vulnérable. Bien sûr, je sais ce que je dois faire et je garde mon cap - pour l'instant. Comment être sûre que la situation ne viendra pas se dégrader à nouveau ? Dans des périodes aussi troublées, on m'excusera de ne pas avoir de proches à qui parler, hormis lui, justement. Mentor presqu'ami, simulacre de parrain d'abstinence, médecin. Je n'avais encore jamais compris à quel point je me reposais sur lui et son expérience. Une semaine sans nouvelles et je panique, pire, je remets tout en cause, en question, me pousse moi-même vers la tentation. C'est pathétique, destructeur ; il ne fait pas bon d'être dans ma tête, ces derniers jours. J'en rêve à nouveau, je me fais du mal à ne serait-ce qu'y penser. Je broie du noir, m'abîme dans ma solitude : Hécate elle-même semble me fuir. Ou au moins me laisse-t-elle en paix. Pile quand je réclamerais une distraction, un contact, quelque chose. Je me perds entre mes craintes égoïstes et une véritable inquiétude. Qu'est-il arrivé ? J'ai fais quelques recherches, mais rien. Entre deux missions et réparations, je demande si l'on ne l'a pas aperçu, fais le tour des camps, des blessés et de ce qu'il reste d’hôpitaux et d'aires médicales. Je le pense tour à tour patient et professionnel, ou bien, parfois... Parfois, je me projette dans son image, je l'imagine en rechute, plus ou moins résigné ou en colère. Dans ce scénario-ci, il se fait discret, tente de m'éviter sa dépravation, l'anéantissement de ses efforts. Si lui recommençait, où trouverais-je la force de résister ? Son exemple est salvateur, son expérience précieuse. Et me revoilà, encore, en train de ramener la situation à moi.
Je soupire, me frotte le visage sans conviction. Je perds le sommeil, me trouble d'un rien et surtout, n'arrive plus à masquer un état général qui se dégrade à nouveau. J'ai bien trop peur de rechuter. Une peur qui en dit long : suis-je vraiment armée pour résister quand j'en tremble à ce point ? Ce ne serait pas la première fois, oui... Un échec de trop, cependant. Je maudis mes débuts, mon inconscience et m'en vais aider les autres, tâcher de m'oublier un moment. J'ai tardé, fais des détours inutiles et pourtant me voilà au lieu exact que je fuis. L'endroit exact où je m'en suis trouvée recouverte, ou j'ai cru mourir, faible et tremblante devant un tentation renouvelée. Je n'ai plus, désormais, la bêtise de croire en ma force. Je dois pouvoir résister, oui, mais plus par habitude que par conviction. Je suis lasse de chercher et pourtant, je n'ai toujours pas avancé. Je croise les bras, inspire puis entre, une boule au ventre. Mon premier réflexe est d'inspecter les lieux, de le chercher dans la foule. En vain. N'en est-t-il pas revenu à ces extrémités-là ? Ou bien est-il rentré, ou qu'il puisse aller ? Je m'approche du bar, fais un signe au serveur et attends, nerveuse, de pouvoir poser mes questions..
Drake venait d’entrer dans le bar, il y a encore peu. Vêtu d’un jean skinny, de couleur brute, un tee-shirt kaki, des tennis noirs d’une certaine marque et d’un perfecto du même coloris que ses chaussures. Installé au bar, le puissant démon balaye la zone de son regard sombre, faisant davantage ressortir son regard océan. Quelques minutes auparavant, le régent des éléments avait commandé un verre, le réceptacle ne mit guère de temps à venir auprès de la créature démoniaque. Sirotant son verre, il but une gorgée de manière virile, sans pour autant arrêté de regarder ce qui se passe sous ses yeux.
La musique battant son plein, le bar se remplit au fur et à mesure, l’heure de pointe semble avoir sonné… Des mortels déjà présents dansent au rythme du son, d’autres prenant place à certaines tables, après avoir passé commandent ou bien d’autres partagent un bon moment de neutralité, pour ne citer qu’eux. Konrad n’est pas de nature bavarde, mais il attire l’attention, nier le fait qu’hommes ou femmes le regardent… Leur donne-t-il de l’intérêt pour autant ? Non, il n’a pas le temps, car après tout atteindre l’attention du maître de la foudre, n’est pas si facile que cela. Laissant apparaître un physique, qui pourrait être assimilé à celui d’un Dieu olympien, apporte de nouveau le verre vers ses lèvres, avant de le terminer d’une traite.
L’homme à la couleur de peau porcelaine n’aime pas l’ambiance de ce bar, pour lui cela ressemble à un endroit atypique au petit peuple en fin de compte… Hautin ? Assez oui ! Le cache-t-il ? Oh ! non ! Il sait qu’il est fait de feu, possédant sa magie de la part de Dieu, lui et les autres sont totalement différents, sa race est largement supérieure. Bon, il est évident que Drake ne prend pas en compte les anges qui pour lui ne sont encore plus bas que les mortels dans son « estime ». Il dépose alors un pied au sol, décidant donc de quitter ce lieu, il fut comme soudainement arrêté par l’arrivée d’une jeune femme. Un être possédé si le prince à bien tout suivit, mais il faut avouer, que seul un aveugle n’aurait pas vu qu’elle semble totalement perdue, à la recherche de quelque chose, ou quelqu’un... Pour l’être infernal, en plus de son observation, il ne put s’empêcher d’agir comme un mentaliste, son don est une part entière de lui et marchand de manière continuelle.
L’homme ténébreux décide donc de s’approcher de la brune, d’un geste de la main, il réclame un deuxième verre, avant de dire chez le serveur :« ils sont pour moi. »Il s’installe près de celle possédée par Hécate, la regardant de son regard habituel, tout en laissant paraître un large sourire sur son visage. « Drake ! »Dit-il de sa voix grave et rauque, avant de lui tendre sa large main. Après avoir attendu quelques instants, il lui termine :« et vous êtes ? »
Je suis mal à l'aise et c'est vraiment peu de le dire. Je me retiens presque de me dandiner, me refusant une maladresse humiliante de plus. Ce n'est pas comme si j'étais la seule personne du bar... Non, et la soirée s'annonce bonne pour ses gérants, si vous voyez ce que je veux dire. Je n'ai pas - ou plus ? - l'habitude de ses endroits, à croire que quelques mois de sobriété plus ou moins forcés m'en ont fait oublier les codes, et parcoure la salle du regard, indécise. Il n'apparaît pas plus que lors de ma première inspection. Je soupire, fixe le serveur comme la désespérée que je suis. Si je ne le trouve pas ici, je suis presque certaine de ne pas le voir plus loin. D'un côté comme de l'autre, c'est un soulagement, ma "tournée des bars" s'arrêtant avant d'avoir vraiment commencé. Sauf que je me trouve bien dans une des enseignes, actuellement, et que je commence à avoir une boule au ventre. Ah, je crois bien que le serveur m'a enfin repérée. Cependant, avant que je ne puisse faire un pas en avant pour commencer à poser mes questions - ou bien m'enfuir en courant, on s'approche ostensiblement de moi, devançant plus ou moins ma commande. Sauf que je ne comptais pas dépasser le diabolo menthe, et que ce qu'on prépare devant moi est bien plus lourd de conséquence qu'une limonade aromatisée. Je plisse le front, me concentrant sur les circonstances plutôt que sur la distraction qui m'attends, en périphérie. Je me retrouve bientôt assise à un des tabourets, un grand brun à mes côtés. Si je n'étais pas si inquiète par rapport au contenu du verre qui viendra bientôt me narguer, je me serais certainement demander ce qu'il pouvait bien me vouloir - il n'y a pas photo, mon vieux jean et moi-même faisons tâche, à côté, mais j'ai appris à me méfier, ou au moins à essayer.
- Drake !, et vous êtes ?
Je serre la main qu'on me tend, un peu perdue, mais différemment cette fois-ci : je ne vois pas le moins du monde ce que je suis censée faire, ni pourquoi me voilà abordée. - Quinn, enchantée.
Je tâche de me donner sinon de conserver un minimum de contenance et ajoute, légèrement crispée :
- C'est gentil mais ce n'est pas exactement ce que je comptais commander.. Je peux vous aider ?
C'est peut-être un peu trop rapide, mais je ne supporte pas de ne pas savoir, et s'il m'est possible de limiter la quantité de scénarios catastrophes stupides que je produis à la minute, le monde s'en portera mieux - ou au moins ce sera mon cas. Le dénommé Drake a l'air avenant, oui, et nous sommes dans un lieu neutre, je ne devrais donc pas avoir à m'inquiéter outre-mesure, il n'empêche que suis à cran.. Il faut croire que j'accumule les mauvaises décisions et mauvaises idées. Depuis le temps, je devrais m'y être faite.. Si le médium a le malheur de reparaître, il entendra parler de moi !
Accueil
