Eliot est né le 1 octobre de l'année 1914 à Lille. Il vient d'une famille de la classe moyenne et est fils unique. Ses parents étaient juifs et par extension, lui aussi l'était.
Eliot était un solitaire, il n'aimait pas vraiment la compagnie des autres enfants qu'il trouvait trop.. Mauvais. Il avait vu des enfants de sa classe martyriser un plus petit et ça l'avait dégoûté alors il est intervenu... Mais à quatre contre un, le petit avait fuit à l'arrivée d'Eliot, il n'avait pas fait long feu. Il s'était retrouvé à l'infirmerie de l'école couvert de bleues et la lèvre inférieure explosée, l'infirmière avait donc appelé ses parents et tout les trois, ils l'ont questionné pour savoir ce qu'il s'était passé. Eliot ne leur avait rien dit, il savait que s'il parlait, il y aurait un retour de bâton et que ce ne serait pas une partie de plaisir pour lui. Il a passé sa vie ainsi, à défendre les plus jeunes et à se prendre des coups à leur place, jusqu'à ce qu'il atteigne les 10 ans. Ses parents n'en pouvaient plus de le voir rentrer tous les jours couvert de bleues et vu qu'ils ne pouvaient pas déménager, ils l'avaient inscrit dans un club de combat, de la boxe, qu'ils parvenaient à payer en faisant des heures supplémentaires. Eliot essayait de s'entraîner un maximum et ça a payé, il arrivait à tenir tête aux idiots de sa classe sans trop de problèmes après quelque temps. Ca le rendait fier, il se sentait mieux après leur avoir cassé la figures comme ils l'avaient eux même fait durant un long moment... Mais le problème, c'est qu'eux n'avaient pas pensé au retour de bâton et l'avaient dénoncé. Alors Eliot avait été exclu de l'école pendant un temps et lorsque qu'il est revenu, il avait une réputation, celle du gamin violent qu'il valait mieux éviter. Il était encore plus seul qu'avant, mais il s'en fichait, tout ce qui comptait pour lui, c'était que sa famille ai confiance en lui et le soutienne, c'était ce qu'elle faisait. Malgré tout cela, Eliot restait un élève modèle pour les professeurs et il les respectait au point de lui-même vouloir exercer ce métier. Il y était parvenu, il était devenu professeur des écoles alors que la menace allemande commençait à peser. Et puis était arrivé ce qu'il devait arriver, 1939.
La Seconde Guerre mondiale éclatait, il avait alors 25 ans. En tant qu'enseignant, il avait reçu la permission de rester en France au lieu de partir à la guerre et il l'avait fait. Ses élèves avaient trop besoin de lui pour qu'il se permette de partir faire la guerre... Mais au fil du temps des remarques s'étaient faites entendre et ça n'avait fait que s'empirer jusqu'aux alentours de mai 1940. La France était alors envahie par l'Allemagne. Les rumeurs sur Eliot se faisait toujours plus présentent, certaines femmes en parlaient avec leur maris mais.. La plupart ne les prenaient pas au sérieux. Il n'avait pas eut le choix. Il avait fui Lille pour aller dans les campagnes loin de la ville et de ses rumeurs, il était allé trouver refuge chez des agriculteurs en prétextant vouloir changer d'air et travailler la terre. Ca avait fonctionné, il était nourri, logé et blanchit. Puisque personne ne le connaissait là-bas, personne ne pouvait le dénoncer.
Puis il y avait eut la Rafle du Vel d'Hiv... Eliot avait arrêté de respirer en entendant les nouvelles de Paris malheureusement l'agriculteur avait remarqué son angoisse et il l'avait dénoncé le lendemain. Il avait été traîné dans un camp près de la capitale pour ensuite être envoyé à Auschwitz... Il était certain de ne jamais en revenir et il avait eut raison.
Là-bas, il n'avait pas été gazé, il servait aux travaux d'agrandissement de leur prison et aux expériences des médecins de la mort qui tentaient de le stériliser à coup de rayons X. Les médecins de la mort.. Ils étaient chargés par le gouvernement de faire des expériences pour démontrer scientifiquement l'infériorité de ces espèces et la supériorité de la race aryenne. Ils devaient aussi éradiquer les inférieurs et étudier les jumeaux pour pouvoir augmenter le nombre d'Aryens. Ils voulaient aussi découvrir des remèdes aux maladies comme le cancer, la malaria et bien d'autres maladies...
Les prisonniers travaillaient sans relâche et jour après jour, malgré des pertes importantes à cause de la faim et des médecins de la mort, leur nombre augmentait. Tous les jours des humains arrivaient par les trains jusque dans cet enfer. Eliot, au début, ne comprenait pas pourquoi certains enfants ne se faisaient pas gazer... Il espérait qu'il ne leur arriverait rien de mal, il l'avait souhaité de toute son âme. Mais au fond, il savait, ils étaient amenés vers le Block 10 par les nazis. Ils étaient amenés vers les médecins de la mort..
Eliot était fort, il avait survécu aussi bien mentalement que physiquement. Mais en 1942, il a pris un véritable coup au niveau mental. En 1942 les allemands avaient frappés fort pour tout les détenus d'Auschwitz, ils les avaient déjà privés de leurs vêtements de leurs cheveux et de leurs libertés... Et à partir de cette année ils les avaient privé de leurs noms et avaient craché sur les croyances juives. Ils leurs avaient tatoué des matricules.
La Torah proscrit toute modification irréversible du corps... C'était la pire des insultes qu'ils pouvaient faire. Les nazis les avaient démolis, ils ne pouvaient plus les enfoncer plus bas. Eliot avait alors vu plusieurs de ses amis perdre la tête, ils voulaient s'arracher la peau, ils criaient leurs noms... Ils ne voulaient pas être des Häftling, ce mot pour eux ne signifiait même plus "détenus" mais "objets", on aurait pu dire "bétail" mais Eliot en était certain même le bétail était mieux traité. Eliot avait frissonné en observant ce tatouage qui encrait son bras gauche et il s'était dit que les nazis les avaient baptisé. Son nom allait être oublié de tous et de lui ne resterait plus que ce matricule.. Même aux yeux de Dieu, il s'appellerait 147 471.
Un jour, sa baraque a décidé de tenter une évasion sous la supervision du plus vieux d'entre eux. Mais évidemment elle ça s'était soldé par un échec, ils étaient devenu trop faible physiquement pour y arriver. Alors étaient arrivés la mescaline, une drogue hallucinogène que les médecins de la mort appréciaient particulièrement pour les interrogatoires. Ils ne voulaient pas perdre toute une baraque de travailleurs et de cobayes alors ils voulaient trouver le fautif, l'initiateur. Eliot n'avait pas lâché un mot malgré la drogue alors les médecins avaient augmenté la dose. À ce moment un autre de la baraque avait parlé alors les bourreaux avaient tué l'ainé de la baraque sous les yeux de tous, pour montrer l'exemple.
La double dose d'hallucinogène qu'avait reçu Eliot avait eut beaucoup d'effet et les médecins de la mort avaient sauté sur l'occasion. Ils l'avaient proclamé fou et avaient pratiqué leurs expériences aux électrochocs sur Eliot. Au fils du temps et des expériences, il avait commencé à oublier des choses puis il avait oublié sa vie... L'amnésie avait tout emporté dans son sillage, il n'y avait que son nom qui subsisté grâce aux habitants de la baraque qui le lui rappelaient dès qu'ils voyaient qu'Eliot était ailleurs. Les médecins de la mort lui avaient pris sa vie.
Puis était arrivé la dernière expérience, Eliot avait parfois des sursaut durant lesquels des brides de souvenirs lui revenaient. Et ça avait été le cas en sortant du Block 10 ce jour-là, des enfants étaient sur le point d'entrer et Eliot s'est souvenue de ses élèves et de sa promesse. Il savait parfaitement que sa tentative allait se solder par un échec, mais il ne voulait pas rester sans rien faire encore une fois. Alors il avait frappé le garde avec le peu de force qu'il lui resté... Mais deux autres nazis lui avaient sauté dessus peu après et l'avaient rué de coup jusqu'à la mort. C'était le 21 juin 1943, il était mort avec l'image de sa classe en tête.
Il était arrivé dans un couloir obscur sans savoir comment. Autour de lui des hommes et des femmes et même des enfants parlaient ou hurlaient. Eliot avait alors détourné le regard vers le bout du couloir, la lumière qui en émané l'attirait... Il avait alors fait un pas vers elle mais... Il avait entendu un enfant parler en le pointant du doigt.
- Maman, c'était notre juif de prof non ?Eliot avait alors regardé l'enfant sans comprendre puis son regard s'était tourné vers la mère qui, immédiatement, avait reculé son fils pour ne pas qu'il s'approche. La femme avait alors dit que c'était de sa faute s'ils en étaient là et Eliot avait alors fait un pas en arrière lui aussi. Le visage de cette femme était déformé par la haine et aussitôt d'autres personnes s'étaient tournées vers Eliot. Il s'était senti suffoquer et alors que les morts lui hurlaient que c'était un monstre il s'était mis à courir vers la direction opposée à cette lumière.. Puis il était tombé.
Eliot s'était levé dans une fosse commune sans aucun souvenirs. Il était là, sur un tas de cadavres, sans comprendre ce qu'il y faisait ni ce qu'il aurait bien pu se passer... Tout ce dont il était sûr c'était de son nom : "Eliot Ombre" et c'était tout. Mais son instinct n'avait de cesse de lui crier de fuir, de se cacher là où personne ne le retrouverait alors il s'était mis à courir jusque la forêt. Il s'était trouvé une grotte et s'y était caché...
Il était resté dans cette grotte jusqu'en 1947, il avait perdu la notion de temps durant toutes ces années. Il avait erré durant 4 années dans la grotte et de temps à autre il était allé dans la forêt.. Mais jamais il n'était revenu vers Auschwitz, en tout cas pas jusqu'au 2 juillet 1947.
A cette date il avait entendu beaucoup de bruit provenant du camp et sa curiosité l'avait poussé à aller voir ce qu'il s'y tramait. Il était constamment resté caché et avait pu voir une foule de personne entrer dans le camp. C'était l'inauguration du musée. Eliot était perdu. Il était sûr de connaître ce lieux mais il ne parvenait pas à savoir comment... Et puis il l'avait vu, cette femme... Elle était différente des autres et il n'aurait pas su dire pourquoi, alors il était sorti de sa cachette.
Il avait rejoint la foule avec un frisson, il n'aimait pas cet endroit... Il était en train de chercher la rousse des yeux et avait fini par la retrouver, elle était en train de le regarder comme si elle allait le tuer dans la seconde. Il était alors resté immobile à se demander ce qu'il faisait et ce qu'il devrait faire. Tout autour de lui le monde avait continué de bouger sans jamais se soucier d'eux... Comme s'ils avaient été invisible.
Il avait vu comme un léger sourire se former sur le visage de l'inconnue juste avant qu'elle ne reprenne sa route. Eliot l'avait alors suivi, bien trop intrigué par la jeune femme qui, il en était sûr, était en train de jouer avec lui. Elle s'était retournée une nouvelle fois en grognant légèrement et cette fois elle l'avait plaqué contre le mur en le tenant par la gorge. Ils avaient alors parlé, s'étaient présentés et elle avait été intriguée alors que lui.. Lui il était seulement perdu. Elle lui avait révélé qu'ils étaient mort et lui avait raconté ce qu'elle savait d'Auschwitz. Après tout, peut-être était il mort ici...
Eliot était perdu, seul, invisible... mort. C'était beaucoup trop pour lui, pour une journée. Il avait envie d'hurler, de pleurer mais rien n'était sorti... Il s'était alors demandé ce qu'avait été sa vie, comment il avait perdu la vie, ce qu'il faisait, ce qu'il allait faire.. Toutes ces questions tournaient dans sa tête sans qu'il parvienne a y répondre... Alors il avait fermé les yeux, il avait tenté de se rappeler mais il y avait eu.. Une sorte de décharge électrique qui avait traversé son esprit en le faisant tomber à genoux devant Emilie... Il ne savait pas pourquoi mais elle l'avait aidé.. Pris son aile et depuis, il reste avec elle en essayant de découvrir son passé. Elle lui avait appris qu'il avait acquis des pouvoirs, qu'il serait sur Terre éternellement et qu'il ne pouvait plus avoir de contacte avec les humains sauf s'il utilisait ses pouvoirs.. Eliot s'était alors juré qu'il n'utiliserait pas ses pouvoir. Pourquoi ? Parce qu'il ne devrait pas les posséder. Il aurait dû être au paradis où en enfers qu'importe mais pas sur Terre... Pas un fantôme errant sans pouvoir interagir avec les humains... Alors il essaye de ne pas y penser. Il se concentre sur les recherches sur sa vie passée plutôt que sur son présent.
Pour son tatouage, il a demandé à Emile mais elle lui a di qu'elle ne savait rien là dessus.. Il s'était alors dit que ça ne devait pas avoir une grande importance mais il voulait tout de même faire des recherche... Il ne savait pas par où commencer alors il avait tenté de trouver d'autres pistes. Mais à part le tatouage, le réveil dans un fosse commune et le fait qu'il parle français... Il n'avait rien.
Avec le temps il a fini par entendre parlé des tatouages que seuls les détenus d'Auschwitz à partir de 1942 avaient.. Il avait alors compris qu'il était mort après avoir été détenu à Auschwitz. Mais il ne pouvait rien savoir de plus. Il ne savait pas où avait été archivé les registres de la déportation. Et puis... Etait venu la question d'Emi, elle devait forcément être au courant pour le tatouage non ? Etait-elle de son coté ? Ou est-ce qu'elle ne se servait que de lui comme.. D'un divertissement ? Puis il avait laissé tombé cette question. Elle avait été là et il lui en était reconnaissant c'était tout ce qu'il voulait retenir.
Un jour elle lui a annoncé qu'elle partait vers la Nouvelle Orléans.. Eliot avait décidé de la suivre là-bas, il parait que c'est en prenant du recul que l'on trouve des réponses. Elle lui avait annoncé à leur arrivée que la ville avait été détruite à cause d'une faille qui avait laissé passer les démons, il avait trouvé ça profondément injuste, horrible. Tant de vies arracher.. Combien allaient devenir des esprits perdus sûr Terre ?